Quelques heures après avoir traversé la frontière USA-Mexico, Amélie et moi nous dirigeons vers un p’tit village de pêcheur sur la côte. Nous cherchons désespérément en route un guichet automatique pour retirer nos premiers pesos. Pas de chance, les stations d’essence n’acceptent que l’argent comptant. Nous roulons toujours vers le sud, en direction du village de La Pesca, que nous avons trouvé dans notre livre camping à Mexico. Nous demandons finalement notre chemin à un homme moustachu qui attend l’autobus. Il nous dit que le village se trouve à 50 km, « una media hora.. » Parfait!.. Il nous demande du même coup si on peut l’amener car l’autobus arrive seulement dans une heure. Après un peu d’hésitation, il nous montre sa carte d’identification de la Policia… Bon d’accord, embarquez dans notre Westfalia monsieur. Et c’est parti! On essaie de jaser un peu avec lui, on apprend que la pesca signifie la pêche et qu’un des bons poissons est la trucha, la truite. Moi pendant ce temps, je garde un œil sur notre aiguille d’essence et j’espère qu’on pourra trouver des pesos à la pesca pour faire le plein.
On débarque notre nouvel ami moustachu au centre du village, p’tites ruelles de terre avec des chiens qui viennent pisser sur tes caps de roues quand t’arrêtes trop longtemps. Les gens nous sourient et nous saluent au passage, ils sont très accueillants. Enfin, on arrive sur une langue de terre qui mène à la playa de la Pesca. Une grande plage remplie de coquillage et de petites huttes de palmiers… Incroyable! On retourne sur nos pas et on apercoit des cabanas et un motirisé stationné sur un grand terrain avec des palmiers… Renta Tropicana et Camping.. Bingo! Holà senor! Es possible.. mmm.. la noche aqui? « If it’s easier for you in english » C’est Dario le propriétaire, on réussit à négocier le paiement en argent américain, il doit justement aller aux USA pour en changer, mais il ne pourra pas nous en changer plus… 100 pesos la nuit = 8$ x 2 nuits = 16 dollars. On lui remet un 20$ US, il nous redonne 4$ en pesos, soit 2 billets de 20 pesos et un 5 pesos.
Notre 1ere nuit en sol mexicain, on s’endort paisiblement sous les palmiers. Le lendemain matin, on fait les comptes : on a presque plus d’essence, il reste peut-être 20 km de diesel dans le réservoir, mais j’ai un bidon de secours de 40km de diesel, qui devrait nous permettre de se rendre à Soto à 50 km ou il y a une banque. Parfait, on partira demain. On pourra ensuite faire le plein. Côté bouffe, on est pas pire. On aurait juste besoin d’acheter un pain. C’est 20 pesos me dit Dario, excellent, et un poisson c’est combien.. que je lui dis en souriant… C’est 70 pesos le kilo environ, mais peut-être qu’un pêcheur voudrait m’en vendre un pour 25 pesos. A moi d’aller négocier… Woaw une super mission! Amélie décidant d’aller faire la siesta après notre ride de vélo, je décide de partir seul à la quête du pain et du poisson, mes 45 pesos en poche ou 4$ US.
Je pars donc en vélo vers le petit village de pêcheur pas très loin de notre camping. J’entre dans les petites ruelles de terres qui longent une petite rivière. Des grandes chaloupes de pêcheurs un peu partout. Je me dirige directement vers un mini-super, genre de dépanneur miniature. Hola! Une femme avec son tablier de cuisine sort de derrière un rideau. « Hola Buenos dias! Holà, esse possiblé dé buscar oune panne por favor? Un pain s’il vous plait. Elle m’observe un peu, puis me sort un pain d’un petit rack avec 3-4 pains. Je dis : « Veinté pesos esse bueno? Si, si muy bien! Parfait, mon plan marche à merveille. Je lui dis quelques mots genre, soy Francisco de Canada.. mucho gusto.. et là elle me raconte une histoire dans laquelle je lui dis à quelques reprises.. no comprendo todo.. mmm No comprendo?.. et finalement c’était sa cousine ou sa tante qui était au Canada et qui trouvait qu’il faisait vraiment froid là-bas.. On était finalement d’accord sur ce point alors.. « Si muy muy frio en Canada!! Ééé Hasta luego!
Je remonte sur ma bécane, regarde un peu autour et je vois des chaloupes de pêcheur arriver sur la berge. C’est ma chance! Je pédale donc vers le petit débarquadère en saluant tout le monde bien sûr.. « Hola, hola! Buenos dias! Bon, je fouille dans mes poches, j’ai bien les 25 pesos. Je m’approche donc d’un 1er pêcheur qui semble étendre son filet. « Por favor senor, sabé usted si es possible de buscar un pescado para veinte y cinco pesos. » D’un coup toutes les têtes se virrent vers moi. L’homme me pointe alors 2 gars assis sur un long banc, le plus vieux me fait signe de venir m’asseoir avec eux, en me disant « Tranquillo, tranquillo. » Je m’assis donc avec eux et je chill.. un peu.., Les pêcheurs sont déjà en train de couper les poissons en rondelles Un vieil homme regarde la scène, assis sur un bout de bois. Dans un hangar, on dirait des petits requins empillés sur le sol. Un jeune amène un six packs de bière Tecate à mes deux nouveaux accolytes. L’homme me demande alors pourquoi un poisson pour 25 pesos. Je lui explique un peu mon histoire 45 pesos, un pain c’est 20 pesos, et il n’y a pas de banco a la Pesca. Je crois qu’ils me comprennent un peu, mais l’homme me pose alors une question et là je ne comprends rien du tout.. Oh well.. on se rassoit un peu.. D’un coup, un autre pêcheur arrive derrière moi, il tient dans sa main une assiette avec des rouleaux d’algues, les autres lui parlent et semblent parler de moi. L’homme à l’assiette d’algue s’approche alors de moi et me demande en anglais espagnolé, quel genre de cuisson je veux faire avec le poisson? Je lui réponds que je ne sais pas.. Il me dit frit dans l’huile?.. je lui dis oui. Et c’est pour manger avec quoi? Avec du riz, je crois. Il traduit ensuite mes propos aux autres pêcheurs. Mon accolyte sur le banc, semble pouvoir m’aider.. Parfait, il me fait signe de le suivre, je suis alors l’homme et mon nouveau traducteur dans le back store d’un autre mini-super, mais celui-là semble vendre seulement de la bière et du poisson..
Il ouvre alors un congélateur remplis de poisson et nous en présente plusieurs : des petits, moyens, gris, rosés, plus gros.. et finalement il m’en sort un super, un peto qu’il dit! Mmm, ça m’a l’air d’un beau poisson. Je lui demande, c’est frais.. « Es Fresca » Il me repond : si si muy fresca. Parfait pour moi! « Perfecto! » Il commence alors à m’expliquer comment le couper, ici et là et tout, je lui dis que je vais demander aux muchachos coupeurs de poissons. Il prend alors son couteau de pêche et coupe le poisson en 8 mégas filet de poisson toujours rattachés ensemble. Woaw! Muchas muchas gracias!! Je lui remets alors les 25 pesos promis et mon nouveau poissonnier sort en tenant le poisson par la queue. Il le montre à ses amis et explique comment il a décidé de me le couper pour que je puisse le faire frire et moi comme si je comprenais tout ce qu’il dit je fais signe de la tête oui oui oui oui.. c’est vrai! Je suis tombé sur le bon poissonnier je crois. Il me remet alors le poisson dans un sac et je remonte sur mon vélo mon poisson dans une main et le pain dans l’autre. Je prends soin de saluer tout le monde avant de partir et remercier mon traducteur qui peut finalement manger son sandwich d’algues.

Merci La Pesca pour le beau macro du Golf du Mexique. On a dû faire frire le poisson dans le beurre parce qu’on n’avait pas d’huile, mais Amélie et moi avons pu déguster le succulent poisson accompagné de riz et légumes, puis le lendemain émiétté dans une salade niçoise… merveilleux.
WOW !
ReplyDeleteTellement le genre d'histoire que j'aime lire! Prochaine fois, va falloir que tu te fasses inviter à la pêche!
Sinon que tu lances la ligne toi même!!
hehe content de lire vos aventures...
Mathieu Arvisais
Parfait mon Mathieu, j'ai plein d'autres histoire qui s'en viennent.. watch out!!
ReplyDeleteFrank The Blog Master
Ouin cé long avant la prochaine histoire!!! J,ai hâte moi ;-)
ReplyDeleteVéro xx
trop beau ton poisson!!!
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